On dit souvent que le VIH n’a pas de visage. En effet, il peut toucher n’importe qui, peu importe son âge, son sexe, son genre, son orientation sexuelle, son origine ethno-raciale ou son statut socioéconomique.
Toutefois, certaines populations clés connaissent une prévalence historique et une incidence annuelle plus grande au VIH , notamment :
- les hommes gais, bisexuels ou queer (cis et trans) et les autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HARSAH);
- les personnes qui utilisent des substances par inhalation ou injection;
- les personnes engagées dans la vente, le commerce ou l’achat liés au travail du sexe;
- les personnes incarcérées ou récemment libérées d’un établissement de détention;
- les membres des communautés ethnoculturelles, dont les personnes immigrantes, migrantes et réfugiées;
- les personnes qui proviennent de pays où le VIH est endémique;
- les personnes trans;
- les peuples autochtones;
- les jeunes et les femmes en situation de grande vulnérabilité.
La transmission plus significative du VIH dans ces communautés est maintenue par divers systèmes d’oppressions et d’inégalités sociales qui continuent de marginaliser ces individus, de limiter leur accès aux soins et services et qui nuisent à leur santé globale. Pour en apprendre plus sur l’impact des déterminants sociaux de la santé sur le VIH, c’est ici.
Les deux principaux modes de transmission du VIH sont :
- Le contact entre un fluide sexuel (provenant d’une personne ayant le VIH et une charge virale détectable) et une muqueuse sexuelle (porte d’entrée au virus).
- Le contact entre le sang (provenant d’une personne vivant avec le VIH) et une lésion sur la peau (porte d’entrée au virus).
Le VIH peut aussi être transmis dans les contextes suivants :
- En utilisant du matériel d’injection ou d’inhalation de substances non stérile ou en le partageant;
- En transmission verticale d’un parent à son enfant lors de la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement;
- En utilisant du matériel de tatouage ou de perçage non stérile ou en le partageant;
Le VIH ne peut PAS être transmis des façons suivantes :
- En serrant la main, en travaillant ou en mangeant avec une personne séropositive au VIH;
- En donnant une accolade ou en embrassant quelqu’un;
- En toussant, éternuant ou crachant;
- Dans une piscine, sur un siège de toilette ou en buvant dans une fontaine publique;
- En étant en contact avec des insectes ou des animaux.
Six fluides corporels peuvent être porteurs du VIH en quantité suffisante pour permettre une transmission :
- le sang
- le liquide pré-éjaculatoire
- le sperme
- le liquide anal
- les sécrétions vaginales
- le lait maternel
Une porte d’entrée est nécessaire pour que le VIH puisse pénétrer et infecter l’organisme.
Le VIH ne peut se transmettre que lorsqu’un fluide porteur du virus (provenant d’une personne vivant avec le VIH et ayant une charge virale détectable) pénètre dans le système sanguin d’une personne non-infectée :
- par une éraflure ou une lésion de la peau (le VIH ne peut pas pénétrer la peau intacte et en santé);
- par contact avec les muqueuses sexuelles comme la paroi vaginale ou anale, le prépuce, le gland ou le canal urinaire du pénis.
Une exposition au VIH ne garantit pas une transmission. On parle donc d’un risque de transmission qui varie considérablement selon différents facteurs et paramètres (pratiques sexuelles, charge virale, facteurs biologiques, utilisation de stratégies de prévention, etc.).
Au Canada, tous les produits sanguins sont vérifiés pour la présence du VIH depuis novembre 1985 afin d’assurer une transfusion sanguine en toute sécurité. Il n’y a donc pas de risque de contracter le VIH par le don de sang.
Le VIH peut notamment se transmettre dans le contexte de rapports sexuels sans l’utilisation de barrières physiques ou d’autres stratégies de prévention efficaces, ou dans le contexte de pratiques non-sécuritaires d’utilisation de substances par injection ou inhalation. Il existe différentes stratégies individuelles, interpersonnelles et sociales pour réduire les risques de transmission et empêcher de nouvelles infections au VIH, et ainsi se protéger et protéger les autres.
Pour en savoir plus sur les stratégies de prévention du VIH, c’est juste ici.
La seule façon de savoir si on est porteur du VIH, c’est de se faire dépister. Le dépistage permet d’assurer une surveillance et un suivi de notre état de santé sexuelle en nous informant de notre statut VIH et ITSS. Le dépistage contribue également à une prise en charge médicale proactive et efficace dans le cas d’un résultat positif au VIH ou à une ITSS, et bien entendu il permet d’éviter qu’on transmette le VIH à d’autres personnes sans même savoir qu’on en est porteur, ce qui arrive malheureusement souvent.
Le dépistage est un service couvert par la Régie de l’assurance maladie du Québec dans le réseau public de la santé. Une période fenêtre doit cependant être respectée entre l’exposition au VIH et le dépistage (visiter notre section dépistage).
Primo-infection
Dans les jours ou semaines suivant une infection par le VIH, certaines personnes peuvent ressentir des symptômes de réponse immunitaire qui ressemblent à ceux d’une grippe ou d’une mononucléose. C’est la période de séroconversion, ou primo-infection. Certains ne ressentiront aucun symptômes et n’auront pas du tout conscience qu’ils ont été infectés. La réplication virale est à ce stade très rapide et volumineuse, infectant beaucoup de cellules CD4. On peut transmettre le virus dès cette étape.
Attention, ce n’est pas parce que quelqu’un présente ces symptômes qu’il s’agit nécessairement d’une infection au VIH. Une réponse immunitaire semblable peut être provoquée par diverses conditions comme la fatigue et le stress, ou encore d’autres pathogènes. Un avis médical est beaucoup plus fiable qu’un auto-diagnostic sur internet.
Phase asymptomatique
Le corps finit par se stabiliser après quelques semaines et le VIH entre en période de latence, c’est-à-dire qu’il se fait très discret pendant plusieurs années sans manifester de symptômes. La réplication virale se poursuit tout de même et on peut infecter d’autres personnes, bien que la charge virale soit moindre qu’au début de l’infection.
Phase symptomatique
Le VIH continue d’infecter des cellules immunitaires et notre système s’affaiblit avec la diminution des CD4. Des symptômes persistants d’infection peuvent se manifester comme de la fièvre, de l’épuisement chronique, des sueurs nocturnes ou une perte de poids importante. Le corps a alors beaucoup plus de mal à combattre les infections courantes qui peuvent s’aggraver.
Phase sida
Si aucun traitement antirétroviral n’est démarré à ce point, les cellules CD4 chutent rapidement et la charge virale monte en flèche. On peut confirmer le syndrome d’immunodéficience acquise lorsque les CD4 chutent à un seuil très bas et que différentes infections opportunistes ou certains types de cancers profitent du système immunitaire désamorcé pour se manifester.
Aujourd’hui, grâce à l’efficacité des ARV, à l’adhérence aux traitements et aux diagnostics précoces, il est très rare que les personnes ayant le VIH développent le sida. La grande majorité des personnes vivant avec le VIH n’ont donc pas le sida, et c’est une distinction très importante à faire pour lutter contre la stigmatisation.
Le VIH est traité à l’aide d’une médication appelée traitement antirétroviral (TAR), habituellement composé d’une combinaison de trois antirétroviraux (ARV) appelée trithérapie, à raison d’un comprimé par jour. Plus récemment, des combinaisons d’antirétroviraux sous forme de bithérapie font également leur apparition dans les options de traitement pour les personnes vivant avec le VIH. Les antirétroviraux combinés agissent à différents stades de la réplication virale pour empêcher le VIH d’infecter davantage de cellules immunitaires saines et permettre d’atteindre une charge virale indétectable.
Le traitement antirétroviral doit être pris chaque jour tel qu’il est prescrit par le médecin. Il n’élimine pas le VIH complètement, mais permet de neutraliser et réduire la réplication virale et de maintenir le système immunitaire (compte de cellules CD4). Les ARV permettent d’atteindre une charge virale qu’on dit indétectable, si bien qu’il n’y a plus suffisamment de copies du virus dans le sang pour permettre une transmission par voie sexuelle. C’est ce qu’on nomme aussi le traitement comme prévention.
Plus tôt on commence un traitement ARV après l’infection chronique du corps par le VIH, mieux ce sera pour la santé. Aussi, le fait d’observer le traitement du VIH tel que prescrit et de maintenir une charge virale indétectable freine efficacement la transmission du VIH.