LE CANADA EST CONFRONTÉ À UNE CRISE DE CONTAMINATION DES SUBSTANCES ILLICITES QUI PREND DE L’AMPLEUR.
- La contamination des substances illicites par des opioïdes puissants comme le fentanyl et le carfentanil entraîne des surdoses mortelles partout au Canada qui s’inscrivent dans une véritable crise sanitaire sans précédent touchant les utilisateurs de substances occasionnels et réguliers.
- Le fentanyl d’ordonnance est un analgésique concentré extrêmement puissant qui est environ 50 à 100 fois plus puissant que la morphine.
- Le fentanyl de contrebande (ou fentanyl de rue), une version illicite du médicament qui est produite en Chine, est encore plus puissant que le fentanyl; cette version illicite est de plus en plus répandue dans les rues des villes canadiennes. Sous forme de poudre, le fentanyl de contrebande peut être mélangé à l’héroïne, à la cocaïne ou à d’autres drogues illicites.
- Le carfentanil, une substance 100 fois plus puissante que le fentanyl (ou 10 000 fois plus puissante que la morphine) gagne rapidement en popularité au pays.
- Ce médicament vétérinaire n’avait jamais été destiné à être utilisé chez les humains; quelques grains suffisent à tuer quelqu’un.
LES PERSONNES QUI SONT PLUS SUSCEPTIBLES DE FAIRE UNE SURDOSE D’OPIOÏDES PAR CONTAMINATION DE SUBSTANCES.
Les personnes qui :
- consomment des opioïdes d’ordonnance, en particulier celles qui prennent des doses élevées;
- prennent des opioïdes en concomitance avec d’autres substances sédatives;
- consomment des opioïdes et qui ont des problèmes de santé comme le VIH, une maladie hépatique ou pulmonaire, ou encore qui souffrent d’une dépression;
- s’injectent des opioïdes;
- qui consomment toutes autres substances psychoactives illicites potentiellement contaminées, en particulier les substances synthétiques ou « chimiques » (amphétamines, méthamphétamines, cocaïne, etc.).
Les personnes :
- dont les membres du foyer sont en possession d’opioïdes;
- qui souffrent d’une dépendance aux opioïdes, en particulier après une réduction de la tolérance (après une désintoxication, une remise en liberté, l’arrêt d’un traitement);
- qui ont des antécédents soupçonnés ou confirmés d’abus de substance, une dépendance ou encore qui font un usage non médical d’opioïdes (d’ordonnance ou illicites).
NALOXONE/NARCAN
Le vaporisateur nasal NARCANMC est un antagoniste des opioïdes pur indiqué dans le cadre d’une utilisation d’urgence visant à inverser les effets d’une surdose d’opioïdes connue ou soupçonnée qui se manifeste par une dépression des voies respiratoires et/ou du système nerveux central.
Le vaporisateur nasal NARCANMC peut être administré par toute personne sur place (non-professionnel de la santé) avant l’arrivée de l’assistance médicale d’urgence, mais il ne remplace pas des soins médicaux professionnels. Il faut demander de l’assistance médicale d’urgence (en composant le 9-1-1) dès qu’une surdose d’opioïdes est soupçonnée, avant l’administration de naloxone.
Source : ADAPT Pharma / NARCAN
CAPSULES INSPQ (YouTube) : ADMINISTRATION DE LA NALOXONE
QUOI FAIRE EN CAS D’UNE POSSIBLE SURDOSE D’OPIOÏDES ?
Avoir des relations sexuelles sous influence de substances peut procurer de bonnes sensations sur le moment. Toutefois, dans certaines circonstances, il est possible de mal évaluer les risques puisque l’utilisation de substances peut affecter la perception sur la réalité. Ces différents trucs peuvent être utiles :
- Avoir une personne de confiance à qui on a mentionné les substances prises et/ou à qui on peut parler si on ne se sent pas bien. Par exemple, lors du premier sex party, il peut être aidant d’être accompagné d’un.e ami.e!
- Prendre des temps d’arrêt et de repos durant la soirée ou la période de consommation et faire particulièrement attention à la déshydratation et aux coups de chaleur. Prendre le temps de s’hydrater, d’uriner et de manger un morceau fait partie de conseils pour avoir un bon trip.
- Consommer la substance une petite quantité à la fois, surtout s’il s’agit d’une nouvelle. Attendre avant d’en reprendre permet de diminuer les risques de surdose, car les effets peuvent prendre plusieurs heures avant de se faire sentir. Il est préférable de connaître la provenance de la substance, acheter d’un étranger peut être risqué). Planifier la quantité de chacune des drogues que l’on souhaite prendre avant de consommer peut aider à réduire les risques de badtrip ou de surdose.
- Éviter de mélanger des substances et s’informer sur les drogues et leurs effets, y compris lorsqu’elles sont mélangées. En ce sens, si on mélange des substances ayant des propriétés différentes, on augmente le risque d’avoir des effets désagréables, voire dangereux. Deux dépresseurs risquent d’entrainer un arrêt respiratoire et la mort. Pour t’informer sur les mélanges, cliques ici (site en anglais).
- Tester ses substances avec les bandelettes de détection du fentanyI. Cliquez ici pour plus de détails sur la détection du fentanyI et pour vous procurer des bandelettes. Aussi, trainer sur soi des trousses de naloxone est un excellent moyen de réduire les risques de surdose!
- Éviter d’avoir des relations sexuelles si l’on a trop consommé. Parfois, lorsqu’on est dans un état de consommation trop avancé, on peut se mettre dans des situations à risque que l’on n’aurait pas souhaitées si on avait été dans un état de consommation moins avancé. Cela peut grandement affecter le jugement et la capacité à consentir lors des relations sexuelles.
- Ne jamais partager son matériel de consommation. Le partage de matériel peut être une façon de transmettre des ITSS, telle que le virus de l’hépatite C ou le VIH. Cela peut se produire même avec le partage de pailles pour priser (« sniffer ») et de pipes pour fumer. En ce sens, apporter son propre matériel de consommation (aiguille, paille, pipe, filtre, etc.) et en prévoir suffisamment est essentiel pour réduire les risques de contamination. L’interzone remet du matériel de consommation gratuitement.
- La consommation de substances dans un contexte sexuel peut amener à dépasser ses limites et à tester des activités plus hard. La drogue peut affecter le jugement lors des relations sexuelles. Apporter des condoms et mettre beaucoup de lubrifiant lors des relations sexuelles est un bon moyen de prévenir la transmission des ITSS et des blessures si l’on essaie des pratiques plus hard.
- La PrEP peut être envisagée dans ce contexte puisque l’on peut la prendre avant de consommer. Si elle est prise comme prescrit, la PrEP est une méthode de prévention hautement efficace contre le VIH, mais pas contre les hépatites ou d’autres ITSS.
Source : Prêt pour l’action – Sexe et consommation
Pour plus d’information sur le Party and Play (PnP) / chemsex, clique ici!
La ressource Toxquébec, référence québécoise en toxicomanie, propose sur son site plusieurs informations pour mieux connaître et comprendre les substances, des conseils pour prévenir les surdoses ainsi qu’un outil d’auto-évaluation de la consommation et une section de références.
La ressource anglophone TripSit offre plusieurs compléments d’information sur la réduction des méfaits liée aux drogues ainsi que l’outil Drug Combinations permettant de mieux connaître les risques de combinaisons de différentes drogues.
Il est important d’avoir le matériel suivant, neuf et stérile :
Matérial pour l’injection de la drogue
- aiguilles
- seringues
- garrots
Matériel pour la préparation de la drogue
- filtres
- eau
- tampons alcoolisés
- réchauds
NE JAMAIS RÉUTILISER OU PRÊTER CE MATÉRIEL.
Il est également important de ne pas partager son matériel pour priser («sniffer») de la drogue ainsi que les pipes pour fumer. Si des plaies venaient à se créer sur et/ou dans la bouche et le nez, cela pourrait créer une porte d’entrée pour le VIH et l’hépatite C. Si on consomme en groupe, il est conseillé d’identifier son matériel à l’aide d’un marqueur, d’un ruban adhésif, d’un autocollant, etc. Il est idéal de s’injecter dans un lieu sécuritaire et de ne pas consommer seul.
Pour en apprendre plus sur l’injection sécuritaire, c’est ici!
Source : CATIE
Il est établi que les utilisateurs de drogue sont une population à risque de contracter le VIH. Ainsi, dans une optique de prévention efficace, notre organisme a choisi d’utiliser l’approche de réduction des méfaits puisqu’elle est prouvée comme utile auprès de cette clientèle.
Cette approche ne se veut en aucun cas une promotion de la consommation. Au contraire, les interventions faites selon ces principes servent à développer un lien de confiance avec la personne pour atténuer les conséquences de la consommation et donc aider la personne à réduire/cesser sa consommation quand elle sera prête.
De plus, les méfaits associés à la consommation ne touchent pas uniquement la personne elle-même, mais aussi son entourage et la communauté de manière générale. C’est dans cet axe que la réduction des méfaits aide à mieux gérer les problématiques associées et à éviter leur aggravation, quand le consommateur n’envisage pas encore un arrêt de consommation. Cela est d’autant plus intéressant quant à l’adhérence au traitement du VIH. En effet, il peut être plus dur de prendre sa médication de manière assidue quand on a vit dans des situations plus précaires où l’utilisation de drogue est mêlée.
En se basant sur la réduction des méfaits, les intervenants peuvent accompagner toutes les personnes qui souhaitent prendre leur traitement, et ce, même si elles consomment encore des drogues. Plus encore, il existe des risques d’interaction entre certaines drogues et les médicaments du traitement du VIH appelés antirétroviraux.
Cette approche tient compte du fait que certaines personnes qui consomment prennent également des antirétroviraux. Cela permet donc de les outiller pour leur expliquer les risques associés à certains mélanges. MIELS est aussi un lieu où nous donnons du matériel de consommation sécuritaire (seringues, stéricups, pipes, etc.). Nous prenons également le temps d’expliquer les méthodes de consommation à moindre risque et sommes disponibles pour répondre à leurs questions.
Afin d’ouvrir la discussion et de démontrer son ouverture sans jugement, le MIELS-Québec tient un affichage positif dans ses locaux qui encourage la discussion autour de la consommation. En voici un exemple.