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Party and play (PnP), chemsex, sexe et substances psychoactives

Le party and play (PnP) est le terme qui désigne couramment l’utilisation de substances psychoactives lors de relations sexuelles dans le but de réduire ses inhibitions et d’augmenter son plaisir, ses sensations, ses performances et son endurance sexuelle. Le PnP est plus spécifiquement associé aux hommes gais, bisexuels et queer et aux autres hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, et se passe souvent en groupe. Certaines « drogues de party » sont typiquement plus utilisées lors de séances de PNP: la méthamphétamine (crystal meth), le GHB/GBL, la kétamine, les nouveaux produits de synthèse (NPS) et d’autres substances telles la cocaïne, l’alcool ou les médicaments contre la dysfonction érectile. Pour en apprendre plus sur les impacts du party and play sur la santé des hommes au Canada, visitez le site de l’organisme CATIE.

En fonction des drogues consommées ou mélangées et de la fréquence de tes trips, ton utilisation de substances pourrait affecter ton corps et ton moral, nuire à ta vie sociale ou professionnelle. Si tu te questionnes sur ta consommation, il existe des ressources et des intervenants pour t’accompagner sans jugement ni obligation d’arrêter de consommer. (source : Prêt pour l’action)

Tu es un homme qui fait du party and play et tu as besoin de matériel de prévention ou de consommation sécuritaire ? Communique avec la ligne Info-VIH au 418-649-0788 ou par texto anonyme au 581-705-6883

Faire le bilan en ligne de sa consommation d'alcool et de drogues

MONBUZZ.ca est pour les hommes adultes qui couchent avec d’autres hommes. Ici, tu peux faire ton bilan sur ta consommation d’alcool et de drogues et sur les effets possibles sur ta sexualité. Tu peux aussi clavarder avec un intervenant et être orienté vers des ressources adéquates pour toi. Le but est de t’aider et de te permettre de mieux comprendre l’influence que peut avoir ta consommation sur différentes facettes de ta vie.

Visite le site MONBUZZ.ca pour commencer ton bilan personnalisé. Tu peux aussi nous appeler à la Ligne INFO-VIH pour en discuter de manière confidentielle avec un.e intervernant.e qui pourra t’écouter et t’accompagner sans jugement.

Pourquoi certains utilisent des substances psychoactives en contexte sexuel?

Selon l’organisme CATIE, il y a plusieurs raisons qui font en sorte que certaines personnes choisissent d’utiliser des substances lors de leurs relations sexuelles. On retrouve entre autres, mais pas exclusivement :

Stimuler sa libido et avoir de meilleurs orgasmes.
Augmenter son endurance sexuelle et avoir du sexe plus longtemps, plus intensément.
Multiplier ses partenaires sexuels au cours d’une même séance d’activité sexuelle.
Augmenter sa confiance sexuelle et surmonter des insécurités personnelles (image de soi, doute de soi, traumatismes, etc.).
Vivre un sentiment de communauté lors de relations sexuelles en groupe.
Augmenter le sentiment d’intimité et de connexion sexuelle avec ses partenaires.
Participer à une plus grande variété d’activités sexuelles et essayer des choses qu’on n’aurait pas faites à jeun (ex : fisting).
Fuir la réalité du quotidien ou surmonter l’ennui.
Oublier les sentiments négatifs causés par la stigmatisation et la discrimination (homophobie, VIH, vieillissement, etc.).
Relaxer et avoir du plaisir.

Est-ce que c’est dangereux?

Bien qu’il existe plusieurs stratégies qui permettent de réduire les conséquences néfastes associées à l’utilisation de substances psychoactives lors de relations sexuelles, il existe toujours certains risques pour votre santé à utiliser des substances. Les modes de consommation de drogue plus risqués comme l’injection, le partage de son matériel de consommation et la perte des inhibitions sous l’influence de drogues lors des relations sexuelles peuvent facilement entraîner des conséquences néfastes, entre autres en augmentant notre vulnérabilité à la transmission du VIH et des ITSS. Pour plusieurs substances utilisées seules ou combinées avec d’autres, il existe un risque élevé de « badtrip » ou de surdose qui pourrait mettre votre vie en danger si des précautions ne sont pas prises. Mieux vaut être bien informé, vigilant et préparé à ce propos.

Quelques exemples de risques ou d'enjeux au niveau sexuel:

Ne pas utiliser de condom lors de relations anales avec un partenaire ou plus.
Ne pas utiliser de lubrifiant à base d’eau ou de silicone, ou pas en quantité suffisante.
Ne pas utiliser de protection avec un partenaire ou plus au statut VIH inconnu ou positif détectable.
Oublier de prendre sa médication préventive comme la prophylaxie préexposition (PrEP) ou son traitement antirétroviral (TAR).
Abimer ou irriter la peau au niveau des organes génitaux ou de l’anus lors de relations sexuelles plus « rough » ou prolongées, créant des portes d’entrée et de sortie pour la transmission du VIH et des ITSS.
Faire des choses qu’on n’aurait pas voulu faire à jeun.
Subir un abus sexuel (capacité affaiblie de donner notre consentement).

Quelques exemples de risques ou d'enjeux au niveau des substances psychoactives :

Être initié à des substances qu’on n’aurait pas voulu essayer à jeun lorsque notre jugement est déjà altéré.
Être initié à l’injection de substances, ce qui augmente très rapidement le risque de dépendance forte.
Ne pas utiliser du matériel de consommation stérile (pailles, pipes, seringues, etc.).
Partager son matériel de consommation avec une ou plusieurs personnes (risque accru pour le VIH et l’hépatite C).
Développer une dépendance physique ou psychologique aux substances.
Faire un « badtrip » ou une psychose toxique.
Faire une surdose (pouvant entraîner la mort).
S’exposer à des sanctions dans le cas d’une intervention policière (exception applicable : Loi sur les bons samaritains secourant les victimes de surdose (L.C. 2017, ch. 4)).

Pistes de solutions pour des trips plus sécuritaires :

Utiliser des condoms ou autres barrières physiques et du lubrifiant de manière efficace et en quantité suffisante.
Utiliser la prophylaxie préexposition (PrEP).
Utiliser la prophylaxie post-exposition (PPE) suite à un risque significatif d’exposition au VIH (accès via les urgences d’un centre hospitalier le plus rapidement possible).
Adapter ses pratiques sexuelles au statut VIH ou à la charge virale des partenaires sexuels impliqués.
Établir à jeun ses limites sur ce qu’on veut faire ou ne pas faire (les substances vont affecter notre jugement).
Se faire dépister régulièrement pour le VIH et les autres ITSS.
Utiliser du matériel de consommation stérile.
Ne pas partager son matériel de consommation avec d’autres personnes.
Éviter de mélanger plusieurs substances ensemble et bien s’informer sur les interactions entre les différentes substances.
Être le plus possible avec des personnes de confiance.
S’assurer de bien manger, de rester hydraté et de prévoir suffisamment de repos.
Savoir comment réagir dans le cas d’un « badtrip » ou d’une surdose
- Savoir reconnaître les signes de surdose (physiques et psychologiques)
- Toujours avoir du Naloxone avec soi (prévenir les surdoses de Fentanyl)
- Savoir quand contacter le 9-1-1 pour du soutien immédiat et ne pas hésiter à le faire si la vie de la personne est en danger (obligation de porter secours).

Sources : CATIE

Crystal Meth : utiliser de façon plus sécuritaire

AKA: Tina, Ice, Meth, Glass, Tweak

Selon l’INSPQ, les amphétamines et les méthamphétamines font partie de la même classe, mais les méthamphétamines sont deux fois plus puissantes. Le crystal meth est la déclinaison la plus pure de méthamphétamine sous forme de cristaux, de capsules, de comprimés ou de poudre. Sur le cerveau, le crystal meth a trois effets. Cette drogue vient interférer au niveau de la sérotonine, de la dopamine et de la noradrénaline. Les impacts de cette drogue seront donc en lien avec le désir sexuel, le plaisir et la prise du risque.

Le crystal meth est l’un des plus puissants psychostimulants. Parmi les effets recherchés chez les utilisateurs, on note : une grande assurance, une euphorie, une augmentation de la vigilance et de la libido et une diminution des inhibitions et de la fatigue. Outre les effets positifs immédiats que procure cette drogue, les effets physiques et psychologiques négatifs sont très préoccupants, entre autres son grand potentiel de dépendance. En lien avec la santé sexuelle et les ITSS, ses utilisateurs sont plus portés à avoir des relations sexuelles à risque et donc, potentiellement transmettre ou acquérir une ITSS. De plus, les personnes vivant avec le VIH qui consomment du crystal meth seraient plus à risque d’avoir des relations sexuelles non protégées.

Qu’elle soit sniffée, avalée, fumée ou injectée, il existe différentes stratégies pour consommer la méthamphétamine de façon plus sécuritaire. Clique sur les liens ci-dessous pour en apprendre plus sur les stratégies de consommation plus sécuritaire de crystal meth associées aux principaux modes d’utilisation :

Tu es un homme qui fait du party and play et tu as besoin de matériel de prévention ou de consommation sécuritaire ? Communique avec la ligne Info-VIH au 418-649-0788 ou par texto anonyme au 581-705-6883

GHB/GBL : utiliser de façon plus sécuritaire

AKA: G, Juice, Liquid E

Le GHB ou gamma-hydroxybutyrate est un dépresseur du système nerveux central qui se présente sous forme de liquide incolore et inodore (en petite fiole), de poudre blanche, de capsule ou en granulés à solubiliser dans l’eau.

Selon CATIE, le gamma-hydroxybutyrate (GHB, G, Gina) et le gamma-butyrolactone (GBL) se prennent en de très faibles doses diluées avec de l’eau ou d’autres liquides comme les boissons gazeuses. Les doses de GHB et de GBL sont répétées toutes les deux heures environ, selon la puissance. Les effets du GHB et du GBL incluent l’euphorie, la baisse des inhibitions et l’augmentation de la pulsion sexuelle. Certains hommes ont des érections plus dures et des orgasmes plus intenses sous l’effet du GHB et du GBL. Comme ces drogues ont des effets relaxants, elles peuvent rendre les relations anales réceptives plus faciles ou plus agréables.

Selon Toxquébec, l’augmentation progressive de la dose de GHB se traduit, dans l’ordre croissant, par les réactions suivantes : diminution de l’anxiété ➞ relaxation musculaire ➞ désinhibition ➞ euphorie ➞ sédation ➞ somnolence ➞ incoordination des mouvements ➞ hypnose ➞ inconscience ➞ anesthésie générale ➞ coma ➞ mort.

Le GHB et le GBL sont surnommés les « drogues du viol » parce que, même si une personne est disposée à avoir de l’activité sexuelle, sa capacité d’établir et d’affirmer ses limites sexuelles est réduite. Cela veut dire qu’elle risque de ne pas être en mesure de consentir réellement au sexe.

Si vous décidez d’utiliser du GHB, les conseils suivants peuvent vous aider à réduire les risques de surdoses ou de conséquences néfastes sur la santé*.

Testez toujours le GHB en petite quantité (>0,5ml/1,5ml) avant de prendre la dose désirée. Le risque de contamination des drogues illégales est très élevé au Canada et il est ainsi possible de prévenir le risque de surdose mortelle.
Utilisez toujours une dose de GHB aussi faible que possible et attendez 4 heures avant de recommencer. Informez-vous sur les dosages plus sécuritaires de GHB, surtout lors d’une consommation occasionnelle.
Ne buvez jamais de la bouteille et n’acceptez pas de GHB préparé par quelqu’un d’autre. Ne laissez jamais votre verre ou votre consommation sans surveillance.
Évitez sérieusement de mélanger le GHB avec de l’alcool (risque grave de surdose). Mélangez le GHB avec de l’eau, des boissons gazeuses ou du jus.
Évitez d’utiliser le GHB avec d’autres médicaments.
Comme l’inconscience peut survenir rapidement, essayez d’avoir une personne sobre ou une personne qui n’utilise pas de GHB sur qui vous pouvez compter en cas d’urgence.
Utiliser le GHB avec des personnes en qui vous pouvez avoir confiance dans un environnement sûr.
Le GHB augmente la libido et diminue les inhibitions, alors prévoyez toujours à l’avance vos stratégies et moyens pour prévenir le VIH et les ITSS.

*Les effets du GHB varient d’une personne à l’autre; ce qui peut être une dose euphorique pour une personne peut être une dose sédative pour une autre. Il est très facile de surdoser au GHB. Il n’y a qu’une petite variation de la dose nécessaire pour produire «l’effet désiré» et la dose qui pourrait entraîner un surdosage. Une utilisation ou une surdose de GHB peut conduire au coma ou à la mort. Cherchez de l’aide médicale et contactez les services d’urgence si vous ou un.e ami.e avez utilisé trop de GHB. Ne présumez pas que « ça passera en dormant ». (source : www.drugs.ie)

Pour plus de détails sur les stratégies de prévention et de réduction des risques, pour une séance d’information et de counseling sur mesure et adaptée à ta réalité ou pour tout autre renseignement relatif à ta santé sexuelle, ton utilisation de substances et pour le dépistage du VIH et des ITSS, contacte-nous de manière confidentielle à la Ligne Info-VIH au 418-649-0788 ou écris anonymement à l’un de nos intervenants par texto au 581-705-6883. En tout temps nous respectons vos choix sans jugement. Nos services sont gratuits, sexe-positifs et centrés dans l’approche de la réduction des méfaits.